vendredi 26 novembre 2010

"Par noblesse, l'afrique se doit de juger Hissen Habré" déclare le réalisateur Tchadien Haroun à Dakar

A Dakar pour les besoins des journées culturelles tchadiennes, le réalisateur Mahama Saleh Haroun a fait face aux journalistes ce jeudi à l’institut français. C’est la salle de cinéma, baptisée salle Samba Félix Ndiaye, qui a abrité la rencontre avec la presse.
Le réalisateur tchadien a évoqué le choix de Dakar, pour la projection en grande première de son film « un homme qui crie ». Un choix qui se justifie par son attachement au Sénégal et à son désir d’enrichir le programme des journées culturelles tchadiennes qui démarrent ce jeudi.


« Le prix spécial du jury au festival de cannes, que j’ai eu avec mon film un homme qui crie, m’a beaucoup rapproché de mon peuple. C’est comme si je venais d’avoir une nouvelle famille autour de moi. Et j’avoue cette fierté des africains nourri par ce prix, me rend fier de mon œuvre. Au Tchad, le président Idriss Deby m’a confié un projet d’implantation d’un centre cinématographique.» Explique le réalisateur Haroun, qui révèle en outre que si le thème de la guerre est encore présent dans « un homme qui crie », c’est pour montrer à la face du monde les affres de la guerre du Tchad, son pays natal.

Interrogé sur la question brulante du jugement de l’ancien président Tchadien Hissen Habré en exil au Sénégal, le réalisateur déclare que « par noblesse, l’Afrique se doit de juger Hissen Habré. »

’’Un homme qui crie’’, inspiré des ‘’ravages’’ de la guerre au Tchad, sera suivi, en juillet-août 2011 d’’Africa, le fiasco’’. Ce film sera ‘’l’histoire de ce bateau qui est allé déverser des déchets toxiques en Côte d’Ivoire’’, a-t-il ajouté.

Saluant, la tenue du festival mondial des arts négres au Sénégal, Haroun ne cache tout de même, pas son étonnement de voir la capitale sénégalaise qui était jadis un pole culturel, être aujourd’hui sans salle de cinéma. « Pour nous réalisateur, quand on nous dis depuis la France que même à Dakar ya plus de salle de cinéma, on imagine l’ampleur du désastre dans les autres pays d’Afrique. Car Dakar est qu’à même une référence dans le monde. Et c’est vraiment dommage» précise t-il.

Haroun a réalisé d’autres longs-métrages : ’’Bye Bye Africa’’ (1999), ’’Abouna’’ (2002), ’’Daratt" (2006) et ’’Sexe, Gombo et beurre salé’’ (2008).

Son film « un homme qui crie » sera montré au grand public le samedi à partir de 16 heures à l’institut Français.

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